Résumé :
Au terme de votre vie, à combien estimez-vous le nombre de minutes au cours desquelles vous avez commis une erreur irréparable ? De celle dont les conséquences régissent d’une douloureuse tyrannie vos agissements futurs jusqu’au trépas. Mon acte manqué ne dura pas plus d’une fraction de seconde et pourtant ma mémoire fracturée me renvoie sans cesse à cet instant précis tandis que la course du temps poursuit son inaltérable marche, m’éloignant toujours un peu plus de ce que j’ai perdu ce jour-là. Je me demande si notre dernière heure venue, les remords s’effacent, nous délestant ainsi d’un bagage bien lourd vers l’au-delà ou le néant, peu importe. Puis je me souviens alors qu’il s’agit là d’une délivrance qui m’est interdite, condamné à porter sur mes épaules ce fardeau à travers les âges, à moi qui suis immortel. L’amour ne devrait jamais être éternel, car nul ne pourrait endurer tant de douleur.
Mon avis :
Comme je me suis rendu à la dédicace de Mathieu Guibé samedi dernier, et ne connaissant pas les ouvrages de l’auteur, j’ai donc lu A un sanglot de moi, tu reposes avant d’arriver sur place. Il est donc naturel, ayant adoré son recueil de nouvelles, de lire son roman. Est-il aussi bon et bien écrit que peuvent l’être les nouvelles ? C’est toute la question.
En quelques lignes, l’histoire se déroule en 1850 en Angleterre, où nous rencontrons Josiah, un lord qui revient sur ses terres familiales après une longue absence. Effectivement, bien qu’il d’apparence jeune, Josiah est un vieux vampire qui possède donc la vie éternelle. Suite à une recherche de sang, notre vampire va tomber sur Abigale, une jeune femme venant d’une famille de haute noblesse. Rapidement, le lord va s’éprendre de la belle jeune femme et va tout faire pour quelle soit sienne. Josiah est vampire alors qu’Abigale est humaine.
Après avoir adoré les nouvelles d’A un sanglot de moi, tu reposes, j’ai pris plaisir à retrouver la plume de Mathieu Guibé avec ce roman que j’ai énormément apprécié. Tout le roman se lit avec une grande fluidité, et c’est sans voir les pages défiler que l’on suit l’histoire de Josiah et d’Abigale. J’ai lu tout le livre en un seule journée, sans pouvoir le quitter avant de connaitre la fin. Un livre de grande facture dans une petite maison d’édition avec un résumé de 4eme de couverture qui ne laisse pas grand-chose à apercevoir d’un point de vue de l’histoire, ce qui est bien dommage, car le livre de Mathieu Guibé mérite amplement que l’on s’arrête pour le choisir dans l’étale au milieu des autres livres.
On y retrouve enfin le mythe des vampires qui sont vulnérables pour la plupart au soleil, qui dorment dans des cercueils, qui boivent du sang humain (ou animal si il n’y a que cela sous la main), avec un corps qui pourrit de l’intérieur malgré leur immortalité. De vrais suceurs de sang qui suivent tout ce que l’on connait des vampires, non comme toute la flopée de vampires née au cours des dernières années qui sont un peu à la sauce Twilight, des dieux sur pattes plutôt qu’une créature apparentée aux monstres. De plus, on finit par s’attacher à Josiah, qui, malgré son état de vampire, fera tout pour gagner le cœur d’Abigale. On finit par s’attacher à ces deux personnages au point d’être triste pour eux, ou encore heureux quand les événements se passent bien pour les deux protagonistes. Il y a aussi la présence de Rudolf, le serviteur vampire de Josiah qui n’a rien à leur envier niveau affection. Le vieux serviteur respire la sagesse et même s’il n’apparaît pas pendant un moment dans le roman, c’est avec une grande joie qu’on le retrouve quand il refait son apparition dans les lignes du roman.
Un Londres, avec des lieux qui me sont personnellement inconnus mais retranscrit avec beaucoup de représentation si bien que l’on fini sans grande difficulté par se les imaginer. Par moment, on a plus l’impression de suivre un film que de lire un livre avec toutes les images et sentiments que transmet l’auteur à travers ses mots.
En conclusion, un très grand livre pour un petit auteur peu connu. Un livre que j’aurais sans doute loupé dans la multitude des autres livres si je n’avais pas été à la dédicace, ce qui aurait été fort dommage, car je serais passé à côté d’un très bel ouvrage qui m’aura fait voyager dans Londres. Bien entendu, je répondrai présent pour lire les prochains ouvrages de cet auteur.
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